Catalogue H24 - pdiclf | duo-h24 : Documentation

Le catalogue H24 pdiclf documente les activités artistiques menées en duo par Patricia d’Isola et Christophe Le François depuis 1998.

Avec des textes de : Jean-Marie Baldner (historien et critique), Marie-Laure Gilberton (chorégraphe), Geneviève Guilpain (enseignante de philosophie), Karen O’Rourke (artiste et professeure émérite des universités), Luc Ramage (enseignant), Stéphanie Radenac (critique), Valérie de Saint Do (critique).

Le propos

L’ouvrage liste et présente les projets menés en duo depuis 1998 par Patricia d’Isola et Christophe Le François, à l’aide de textes et de visuels. Des contributions éclairent leur démarche et leurs propositions.

L’ouvrage comprend 68 pages ; 200 exemplaires ont été imprimés dont 50 en tirage limité ; ISBN 9791069985421 ; 2021-23.

Version imprimée et signée (édition limitée les contacter) : e-Shop

Version téléchargeable sur demande (12 Mo).

Une présentation critique de Christian Gattinoni est accessible en ligne dans la revue lacritique.org : H24 Un quart de siècle d‘actions collaboratives radicales ; texte disponible dans cet article.

Présentation de l’édition

Présentation de l’édition par Patricia d’Isola et Christophe Le François

Depuis une première activité artistique menée en commun avec le projet Murmures de quartier dans les années 90, notre activité s’est développée en continu sous la forme d’une réflexion partagée.

Attentifs à ce qui questionne, une situation, un agacement, une drôlerie, une injustice, un joli mot ou encore une actualité, nous proposons des installations et des performances participatives ainsi que des activités de médiation sous la forme d’ateliers et de ren- contres avec des publics.

Ces propositions prennent des formes ajustées aux contextes d’intervention et cherchent à être légères, mobiles, modulaires, recyclables et interactives. Ergonomiques en un mot.

L’usage du terme H24 vient du nom donné à une exposition proposée dans le cadre de la programmation The summer show organisée par Christiane Ainsley (Art Mandat, Tannerie des perles, Barjols, août/septembre 2015).

Nous conduisons une activité personnelle en parallèle et nous travaillons également avec le collectif Grap’s, membre de la Fédération des réseaux et associations d’artistes plasticiennes et plasticiens (Fraap).

Présentation de l’édition par Jean-Marie Baldner

Après Marcel Duchamp, Walter Benjamin, Joseph Beuys, Pietro Manzoni et quelques autres, ou plus récemment Jacques Rancière et Christian Ruby, est-il encore pertinent de considérer la création, focalisée sur l’œuvre objet et son aura, comme un ex nihilo émanant des appropriations et de l’imaginaire de l’artiste ? De poser son unicité dans le visible et d’instruire ainsi la fabrique du regard ? En réponse, soucieuse d’un rapport social autre qui ne distingue pas en a priori le public averti du « non-public », Patricia D’Isola et Christophe Le François, dans leur production comme dans leurs commissariats d’exposition, proposent de penser la création en dispositif ouvert, en potentialité d’activation. Conçue comme une configuration partagée, l’œuvre n’est plus destinée à …, elle est processus, configuration d’un partage où chacun est libre de s’y engager, de s’en emparer, par la parole, le silence, le dessin, la photographie, le collage… maintenant et ici, ailleurs, dans d’autres espaces et d’autres temps que ceux de l’exposition.

La dynamique de l’installation, depuis le lieu et le temps de l’exposition, se construit de sensibilités, de narrations, de trajectoires multiples où la mise en commun, la confrontation à l’autre fait œuvre de l’instabilité du visible, où le collectif inquiète l’évidence. Dans ce jeu complexe d’écarts et d’interférences, le visiteur, présence sociale en contexte, s’implique comme sujet coopératif de l’invention critique qui, dans le partage – voire la confrontation – des sensibles, fracture le mode de représentation dominant, en bouscule les attentes.
Non figé, l’espace d’exposition se mue en zone de développement esthétique où l’écoute, la participation, le partage, l’échange collaboratif, fondateurs, s’ouvrent aux conditions d’émergence et de validation de l’œuvre ainsi que de sa mémoire et de son archivage. L’inscription politique est alors moins dans le principe initial, qu’il soit fondé sur la critique des codes esthétiques, formels et comportementaux, des pouvoirs de la société de consommation, de l’emprise des technologies numériques, de l’actualité de la violence sociale, de l’incommunicabilité médiatique, que dans les trajectoires qui déplacent le sensible et dérangent le visible.

Jean-Marie Baldner, historien et critique